L’État, dans le cadre des missions qui sont les siennes, établit chaque année un budget prévisionnel : il détermine d’une part le montant et la nature de ses recettes et de ses dépenses et d’autre part le solde budgétaire qui correspond à la différence entre ses recettes et ses dépenses.
Les recettes de l’État se décomposent en recettes fiscales (les impôts directs et indirects) et en recettes non fiscales. Les dépenses de l’État nécessaires à la réalisation de ses missions se décomposent en dépenses de personnel, de fonctionnement et d’investissement. D’autres dépenses s’ajoutent aux trois premières, à savoir les dépenses d’intervention et celles liées au paiement des intérêts de la dette.
Si les recettes sont insuffisantes pour couvrir ses dépenses, l’État se trouve en situation de déficit budgétaire. Dans cette situation, l’État doit financer son déficit en ayant recours au marché des fonds prêtables (également appelé marché des capitaux). L’accumulation des déficits publics, c’est-à-dire des différents flux de déficits, aboutit à la hausse de la dette publique. Celle-ci est financée par l’émission de titres à court terme, moyen ou plus long terme, comme les obligations d’État. Les intérêts de la dette sont liés aux taux d’intérêt sur le marché des fonds prêtables, c’est-à-dire les taux d’intérêt auxquels l’État parvient à négocier sa dette. Lorsque les taux d’intérêt s’élèvent, l’État en question peut se trouver en difficulté en termes de solvabilité.
Les dépenses publiques peuvent être cruciales dans les périodes de crise économique. Elles permettent de stabiliser l’activité économique et, à travers le déficit, public de mettre en œuvre une relance budgétaire. En cas de crise, cet accroissement de dépenses publiques permet de soutenir l’activité économique. Les relances budgétaires sont efficaces dans des périodes de crise économique et de sous-utilisation des facteurs de production, mais peuvent être à l’origine d’un effet d’éviction.
On distingue alors un effet d’éviction direct qui désigne le fait que, compte tenu de l’endettement obligataire de l’État, l’offre de fonds prêtables à disposition des entreprises se réduit : les agents économiques en capacité de financement vont préférer acquérir des obligations d’État plutôt que de prêter à des entreprises ; et un effet d’éviction indirect qui désigne le fait que l’endettement de l’État provoque une hausse du taux d’intérêt sur le marché des fonds prêtables, ce qui a pour effet de réduire la demande de fonds prêtables des entreprises qui souhaitaient investir. Compte tenu de la baisse de l’investissement privé, l’impact positif de la relance de la demande globale sur l’activité économique initiée par l’État en est réduit d’autant.
Au final, les politiques budgétaires peuvent être très efficaces à court terme pour soutenir la demande globale et l’activité économique comme l’illustre la comparaison des crises de 1929 et 2007. En apprenant des erreurs du passé de la crise des années 30, les Etats-Unis et les pays européens ont lancé des plans de relance avec des politiques budgétaires expansives en 2008, permettant de fortement limiter la récession économique.
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